La Macédoine en fanfare – Nicolas PRÉVÔT
Nicolas PRÉVÔT
PRÉVÔT, Nicolas. La Macédoine en fanfare.
Éditions : Presses Universitaires de France. Collection : Ethnologie française
Date de publication : 2001
Nombre de pages : 11 (Ethnologie française Vol.31, 2001/4, p.695-706)
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Lorsqu’aujourd’hui on évoque les Balkans, l’image sonore des fanfares chères au réalisateur Émir KUSTURICA frappe les tympans. C’est dans une narration ethnomusicologique, doublée d’une aventure personnelle que nous entraîne Nicolas PRÉVÔT dans La Macédoine en fanfare.
Son article montre clairement les échanges interculturels et transnationaux de la musique en Europe. Les appropriations populaires de musiques, d’instruments et de rites ont été très influencées par les musiques militaires occidentales (notamment dans la 7e partie : “Derrière le miroir, l’Histoire”).
Le phénomène est particulièrement vrai lorsque le puissant Empire d’Autriche-Hongrie domine l’Europe centrale et balkanique entre 1850 et 1918. Il est heureux qu’un chercheur de haut niveau puisse montrer ces enjambements de temps, d’espace et de peuples. Les travaux d’ethnomusicologie ont mis en avant ces interférences, reconsidérant la « nature » ethnologique des musiques Rom ou des Balkans. Le remarquable travail de Luc CHARLES-DOMINIQUE récemment accessible en est une démonstration efficace, faisant remarquer le lien indiscutable entre les musiciens tziganes d’Europe Centrale et les ménétriers d’Europe occidentale(1). Cette vision universaliste combat bien des principes d’un nationalisme mal compris.
— Patrick PÉRONNET
(1) CHARLES-DOMINIQUE Luc, Les « bandes » de violons en Europe, cinq siècles de transferts culturels des anciens ménétriers au Tsiganes d’Europe Centrale, 2018, Brepols, 676 pages.
Dans l’est de la Macédoine, jouant presque quotidiennement jusque dans les villages, les fanfares sont très répandues. Elles sont souvent composées de Rom, dont le répertoire emprunte alternativement à des thèmes musiciens orientaux (voire indiens) et nationaux (macédoniens). C’est en se faisant accepter comme musicien dans l’une de ces fanfares que l’auteur a pu mener cette enquête ethnomusicologique.
Nicolas PRÉVÔT est maître de conférences en anthropologie et ethnologie à l’Université Paris X – Nanterre et enseignant chercheur au Laboratoire d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme (Maison des Sciences de l’Homme Mondes -MSHM).