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Cultures ouvrières et musiques populaires en Grande-Bretagne – Marion HENRY

Cultures ouvrières et musiques populaires en Grande-Bretagne – Marion HENRY

Cultures ouvrières et musiques populaires en Grande-Bretagne
Marion HENRY

HENRY, Marion. Cultures ouvrières et musiques populaires en Grande-Bretagne : le cas des brass bands miniers de 1945 au milieu des années 1970.

Éditions : Volume ! La revue des musiques populaires
Date de publication : 2019
Nombre de pages : 15 (Volume ! 2019/2, p.145-160)

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Présentation

Nombre des lecteurs de ces lignes penseront immédiatement au film de Mark HERMANN Les Virtuoses (Brassed Off, en anglais), comédie dramatique sortie en juin 1997 et qui ravit les amateurs d’ensemble de cuivres ou simplement de musique, donnant une “noblesse” aux amateurs et influençant sans doute le mouvement naissant des brass-bands en France.

L’histoire est celle des membres de la fanfare de la petite ville minière de Grimlet, dont le chef Danny rêve de participer aux finales du championnat national des fanfares au Royal Albert Hall. Les virtuoses de la fanfare de Grimley joueront-ils à Londres ? Et quand bien même vivraient-ils une journée de gloire passagère, quelle médaille la Direction des charbonnages britanniques leur réserve-t-elle à leur retour ? Voilà la trame du récit romanesque, mais derrière la comédie, la réflexion de l’auteur porte sur les changements économiques et sociaux opérés avec brutalité par la crise économico-industrielle et sa réponse politique : le thatchérisme britannique.

Tout ceci n’est pas seulement “du cinéma” et, nous concernant, rappelle à nombre de musiciens des harmonies et fanfares des bassins d’emplois de la première et deuxième “révolution industrielle”, ce que cette crise mondiale apporta comme chômage, abandon, désindustrialisation et transferts de technologie et de travail. Nous ne connaissons pas d’étude menée en France pour en évaluer les conséquences sur ce qu’étaient les Harmonies des Mines et des Usines dans ce que l’on qualifie d’associations corporatives. L’impact en a été incontestablement sérieux, d’autant qu’un changement de mentalités face à la société de loisirs et aux mutations culturelles qui s’opéraient dans un temps identique.

Nous sommes cependant heureux de pouvoir évoquer ce travail d’une jeune chercheuse française, Marion HENRY, qui dresse avec cette étude ce qui pourrait être un prototype, un référentiel sur des travaux universitaires ultérieurs. La mémoire musicale des grands bassins industriels français mérite mieux que la nostalgie ou le mépris. Tout n’est pas mort avec la désindustrialisation et les mémoires ouvrières continuent à entretenir ce passé avec des écomusées, mais surtout, nombre d’harmonies et de fanfares ont survécu à cette désindustrialisation en s’adaptant, en renouvelant les répertoires et les pratiques, mais en restant fidèles à leurs origines.

La recherche musicologique anglo-saxone a fait naître ces dernières années une nouvelle spécialité, les popular music studies. Il serait heureux qu’à ce titre des chercheurs universitaires puissent intégrer ce mouvement en plein développement.

— Patrick PÉRONNET

Résumé

L’histoire des brass bands britanniques dans la deuxième moitié du xxe siècle est souvent mise en avant comme le symbole d’une culture ouvrière en déclin, progressivement avalée par les forces de la culture de masse et le succès d’autres types de musiques populaires comme le rock’n’roll.

Le cas des brass bands miniers montre que si ce genre musical est de plus en plus marginalisé entre 1945 et le milieu des 1970, processus qui n’est que l’intensification d’un phénomène amorcé dans l’entre-deux-guerres, son évolution est complexe. L’utilisation de sources variées et inédites, et en particulier de sources orales, met en lumière des phénomènes de complémentarité, de continuité et d’adaptation.

Ce travail vise ainsi à penser la complexité de l’articulation entre les notions de culture ouvrière, culture populaire et culture de masse et à contribuer au dialogue entre l’histoire sociale et les popular music studies.

L'auteure

Marion HENRY est diplomée de l’Institut d’Études Politiques de Paris (Sciences-Po), agrégée d’histoire (2015) et doctorante au Centre d’Histoire de Sciences Po (CHSP). Ses domaines de recherche touchent l’histoire sociale britannique, l’histoire politique du mouvement ouvrier et l’histoire de la culture populaire au XXe siècle.