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The Loch – Guillaume DÉTREZ

The Loch – Guillaume DÉTREZ

The Loch - Guillaume DÉTREZ

Guillaume DÉTREZ

Né en 1982, Guillaume DÉTREZ est professeur agrégé d’éducation musicale et de chant choral au collège les Argousiers de Oye-Plage (Pas-de-Calais). Titulaire d’une Licence de musicologie de l’université de Reims-Champagne Ardennes (2005), du CAPES d’éducation musicale et chant choral (2007) et de l’agrégation de musique, Guillaume DÉTREZ est aussi compositeur d’œuvres pour orchestre d’harmonie éditées chez Molenaar Edition et Scomegna Music.

Il a obtenu le 2nd prix du concours de composition de marches de la ville d’Allumiere (Italie) dans la catégorie « Marches de défilé » en juin 2023 avec Foire d’Antan édité par Scomagna (en téléchargement gratuit conducteur + parties séparées).

The Loch • Présentation de l’œuvre

L’argument de The Loch

Quelque part en Écosse, un lac…, un épais brouillard qui se dissipe peu à peu. Un oiseau commence à voler au-dessus de celui-ci. Le lac scintille sous les rayons du soleil. L’oiseau se pose sur la terrasse d’un château bordant le lac. Une fête y bat son plein, où rires et danses médiévales se succèdent, mais un monstre vient troubler cette liesse. Une bataille s’ensuit, suivie d’une victoire. L’oiseau reprend son envol en guise de finale.

L’approche stylistique et esthétique de l’œuvre

Il y a quelque décennies déjà, qu’une vague celtisante a touché les rivages de la musique et y a trouvé de splendides ports d’attache.

Ce Revival de la musique celte1 s’est déployé en Bretagne, terre de prospérité pour la musique folk. Les chanteurs , harpistes et autres bagadoù y ont acquis une réputation aussi importante que les calvaires de granite, les crêpes au beurre salé ou les festoù-noz. Une véritable appropriation identitaire contrebalancée par son aspect commercial, bref, un courant musical à part entière.

Mais géographiquement plus loin encore, ce sont les musiques traditionnelles irlandaises ou celles des Highlands d’Écosse qui ont marqué d’une empreinte forte ce que l’on peut qualifier de foyer musical celtique générateur d’exportation.. Ce qui distingue réellement la musique celtique, ce sont ses modes particuliers, souvent empreints de mélancolie et de joie délicate. Les rythmes, tantôt rapides, tantôt lents, captivent et entraînent l’auditeur dans une danse sans fin. Les ornementations, avec leurs trilles complexes et leurs grâce notes (notes d’ornement) ajoutent un charme indéniable. Tout cela créée une musique qui ne cesse de susciter fascination et émerveillement.

C’est au XXe siècle que cette musique traditionnelle a rencontré de nouveaux publics influençant des musiciens du monde entier entre redécouverte et réinterprétation de ces mélodies et rythmes anciens. Les festivals celtiques ont fleuri, attirant un public toujours plus large, avide de renouer avec cet héritage sonore dans des fêtes collectives. Les groupes contemporains ont insufflé une nouvelle vie aux vieilles chansons, tout en sauvegardant l’essence originelle.

Si elle est très vivante dans un folklore revisité, la musique celtique a influencé un nombre infini de dérivés avec une teinte un peu magique mêlant danses collectives, récits épiques, sorcellerie mystérieuse et quêtes héroïques qui continuent de captiver l’imagination collective. En somme, la musique celtique, avec ses racines profondes et son appeal intemporel, continue de captiver et d’éblouir. Elle nous rappelle que derrière chaque note se cache une histoire, une tradition, une magie qui ne demande qu’à être découverte.

En usant de cette fibre, sans en plagier les plus célèbres mélodies, Guillaume DÉTREZ nous entraîne dans une « légende inventée ». Un hommage à la culture celte plus qu’un remake des Lords of the Dance, Amazing Grace ou autre Ballade irlandaise.

C’est autour d’un Loch anonyme que se rencontrent les composantes de l’âme celte ou de ce que la « tradition » réinventée nous offre comme registre de références.

Quelques éléments d’interprétation

La flûte (forcément irlandaise ou irish flute2) introduit la partition dans un style élégiaque, comme une invitation à écouter la légende mystérieuse dans une sage mesure à 4 temps. L’usage (possible) d’une bande son enregistrée permet dans ce tout début de donner à entendre le son du vent, nécessaire à cette composition (en téléchargement chez l’éditeur). Cette technique d’ambience sound effect est heureuse dans une salle disposant d’un matériel de qualité adéquat et ne doit, en rien, perturber le déroulé de la partition.

Très vite (mesure 15) un climat épique prend le pas avec un chant exprimé aux saxophones, cors, rejoints par les clarinettes.

Sans enchaînement et toujours à 4 temps, un rythme soutenu (lettre B mesure 25, 142 à la noire) invite l’euphonium à exprimer un chant allègre que reprennent en chœur flûtes et hautbois, puis, ultérieurement les trompettes avant de moduler aux trombones et euphoniums à l’unisson.

Un court 3e thème épique (7 mesures), annoncé aux trompettes, en mode trompettes de héraults (noté « Royal » sur la partition), forme un tableau à lui seul : le château se dresse au bord du Loch.

4e tableau : la danse s’invite immédiatement dans un rythme en 12/8 développé par le bodhrán (tambour gaélique sur cadre), discret, sur lequel vient s’exprimer le chant sautillant du piccolo. Il est rejoint par la flûte et la clarinette qui nous font rentrer dans cercle virtuose typique du Irish Tap Dancing. Ce Riverdance est unballet traditionnel irlandais qui a fait le tour du monde au point d’en créer un style de danse. Nous recommanderons de soigner le contrechant des saxophones pour qu’il donne à la fois un corps harmonique au texte musicale sans écraser le chant délié. Et puis, sur des accords tendus, la fête dansante disparaît.

Le 5e tableau prend le nom de « Grim, le Monstre » (lettre H). Avec une trop sage métrique en 4/4 s’installe une ambiance inquiétante de 9 mesures qui débouche sur un thème chevaleresque avec éclats de cuivres et chevauchée rythmique. La lutte entre le Monstre et les nobles guerriers-chevaliers s’engage. Le thème tourne, repris aux cors, puis glisse aux bois, éclate aux trompettes pour mener ce tableau jusqu’à son terme.

Aux sons de la cloche tubulaire (lettre N, lento), la mélopée initialement entendue au début de la partition à la flûte, est ré-initiée à la clarinette solo sur 7 mesures formant un pont mémoriel qui revisite les thèmes précédemment entendus. La caisse claire introduit un rythme syncopé (lettre O), redonnant la parole à l’euphonium dans son motif réexposé. Repris par les divers pupitres de l’orchestre ce thème devient le finale conclusif

La partition que propose Guillaume DÉTREZ n’est pas un pastiche relevant de la celtic mania, mais plutôt une continuation, intégrant des pages très personnelles, à l’image du 5e tableau et de la lutte entre le Monstre (le Mal) et les preux chevaliers (le Bien). The Loch peut donner de belles occasions d’expression, de couleurs et de technique à l’orchestre d’un niveau médian, habitué, aujourd’hui, à des ruptures rythmiques entre binaire et tertiaire, mesures simples et composées, tout en satisfaisant un public qui pourra facilement visualiser les intentions du compositeur.

Focus proposé par Patrick PÉRONNET

docteur en Musicologie

juin 2025

Titre de la partition : The Loch
Durée : 10’30’’
Niveau : Médium (4/6)

Éditions : Molenaar Edition B.V., Samsonweg 104-106, NL-1521 RM Wormerveer, Nederland (Pays-Bas), office@molenaar.com
Conducteur intégral : au format pdf

Interprétation de The Loch par la Banda Sinfónica do Exército Português – Orchestre d’harmonie de l’armée portugaise, chefs d’orchestre : Alexandre COELHO & Renato TOMÁS.

Banda Sinfónica do Exército Português – Orchestre d’harmonie de l’armée portugaise,
direction Alexandre COELHO & Renato TOMÁS


  1. Lire à ce sujet Didier CONVENANT, La musique celtique, Hors collection, Paris, 1996, 76 p. ↩︎
  2. Il s’agit d’une flûte traversière en bois à 8 clés, usant de doigtés de fourche. ↩︎