What Good Shall I Do This Day ? – Charles VAN HEMELRYCK

What Good Shall I Do This Day ? • Présentation de l’œuvre

Les propos du compositeur

« Que dois-je faire de bien aujourd’hui ? » Chaque matin, Benjamin Franklin (1706-1790) se posait cette simple question, dans sa routine vertueuse. J’ai trouvé cette citation alors que je lisais des écrits sur les habitudes quotidiennes des grands hommes, après avoir commencé à composer cette pièce. J’ai senti instantanément que cette phrase ferait un titre parfait pour cette musique. La vision que j’en avais premièrement était celle d’une pièce joyeuse, pleine d’une énergie bienveillante et du genre d’humeur qui nous habite lorsque l’on s’est réveillé bien reposé, que l’on prend un bon petit-déjeuner et que l’on commence sa journée avec enthousiasme, décidant ce que l’on projette d’achever avant la fin de la journée.

Chacun peut faire sienne cette question. Je crois qu’elle est fondamentalement universelle. Non seulement Benjamin Franklin était un des pères fondateurs des États-Unis d’Amérique, mais il était aussi un homme qui travaillait continuellement à s’améliorer. En d’autres termes, il peut être une inspiration pour chacun d’entre nous, nous incitant à essayer de devenir de meilleures personnes et à accomplir de grandes choses. Un pas après l’autre, tâchant d’avancer grâce à des efforts constants, avec courage et patience.

La musique de la pièce n’est pas programmatique. Elle est construite en trois mouvements liés l’un à l’autre, mue presque en permanence par une vigoureuse pulsation rythmique. La pièce commence dans une humeur vivante, dynamique, et évolue vers un thème brillant à la fois swinguant et proche du style d’une fanfare. La musique se termine dans un mouvement joyeusement dansant avant de conclure triomphalement.

Charles VAN HEMELRYCK

Pour entrer dans la musique

Charles VAN HEMELRYCK nous prévient. Il ne s’agit pas d’une musique dite « à programme » et la tentation de faire coller le son extérieur à l’image intérieure ne peut être admise que pour un langage privé et personnel.

L’introduction du 1^er thème est, dès ses premières notes, une ponctuation, forme de point d’interrogation qui encourage à mobiliser son attention pour la suite. Des bribes de notes issues de divers pupitres de l’orchestre se nouent entre elles pour tisser une énergie rythmique qui traverse la partition jusqu’à son point final. Les entrées par pupitres composent une progression ouvrant sur un dialogue entre bois et cuivres.

Les clarinettes portent le thème lyrique attendu sur un ostinato distribué successivement à divers pupitres, et soutenu par les trompettes et percussions. Ce changement d’atmosphère ouvre un passage sostenuto aux bois qui lie le 1^er mouvement au second.

Cet ostinato devient le motif essentiel de la transition vers le second mouvement avec un caractère solennel et presque héroïque., Le développement harmonique et lyrique, chaud et paisible, met en valeur toutes les couleurs dont l’orchestre d’harmonie est capable. L’ostinato rythmique s’éloigne à l’arrière-plan, se calme, ralentit et disparaît pour ne laisser entendre que le chant des bois (flûtes-clarinettes-saxophones) dans le médium.

Le troisième mouvement, au tempo enlevé dans une mesure irrégulière, génère une énergie dansante, amplifiée à l’orchestre par de profonds accords de cuivres dans le registre grave (cors-trombones-euphoniums-tubas) tout en offrant quelques modulations harmoniques régénératrices.

Dans un crescendo d’orchestre très maîtrisé, ces grands aplats harmoniques concluent sur une fanfare d’un beau matin de printemps au ciel prometteur, jusqu’au point final qui pourrait n’être qu’un point-virgule.

Quelques remarques et conseils

La première remarque qui nous vient à l’esprit dans cette composition d’une durée avoisinant les 9 minutes, c’est le fil tendu de la première à la dernière note sans véritable rupture. Cette continuité est engendré par l’ostinato rythmique qui devient une sorte de « ver d’oreille » que l’on entend encore lorsqu’il a disparu de la partition. Ce sentiment de mouvement, d’avancée ne doit surtout pas s’effacer lorsque des accords ou sons pleins pourraient contrecarrer le rythme obsessionnel présent ou sous-entendu.

Une des difficultés réside dans les attaques des parties solistes (même lorsqu’il s’agit de pupitres entiers) qui restent toujours délicates. Une autre réside dans la mise en place qui exige une imperturbabilité dans le tempo et l’enchevêtrement des polyrythmies.

Enfin il est indispensable de veiller à l’équilibre des plans sonore encourageant le(s) pupitre(s) mis en valeur et ne négligeant en aucun cas la pâte sonore collective.

Cette pièce pour orchestre a déjà connu des interprétations au concert ou comme pièce au choix libre à l’occasion de concours ou championnat. Nous ne pouvons que la recommander pour ce qu’elle dit de la valeur collective d’un orchestre, de son écoute mutuelle et de son attention aux indications incitatives et réactives de son chef, notamment lorsqu’il s’agit de s’adapter à une (nouvelle) salle de concert.

Focus proposé par Patrick PÉRONNET

docteur en Musicologie

juin 2025

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Pour en savoir plus sur Charles VAN HEMELRYCK et son catalogue : https://charlesvanhemelryck.fr/