Concerto pour Contrebasson – Xavier ARDOUREL

Concerto pour Contrebasson • Présentation de l’œuvre

Ce que dit le compositeur de son esthétique

Vers quoi – s’il est possible de le concevoir – j’aspire, avec « ma musique » ?

Ne me retrouvant pas dans les définitions actuelles de la musique qui serait dite « post-moderne », « néo-classique » ou « néo-tonale », j’aspire à une musique contemporaine défendant une esthétique ouverte, intégrant l’avant-garde, l’atonalité ainsi que la modalité (ou des formes de tonalité). Je crois en une musique, un langage musical unifié entre atonalité et modalité. Je refuse une vision conservatrice esthétique et idéologique « néo ».

Sur le plan de la composition, j’essaye de garder des repères qui sont, l’expression (le sensible plus que le beau), le son (la dimension spectrale, le timbre…), la structure (organisation des sons, des formes, du rythme…). A la recherche d’une « harmonie en mouvement », fluctuante, libre et vivante. L’utilisation de modes inventés (palindromiques, échelles de sons…), de sérialisme polarisé, de structures harmoniques, ainsi que l’importance de l’intervalle (et plus particulièrement la quinte, la quarte et le triton) définissent mon écriture. Une temporalité entre le lissé et strié, plutôt erratique, revêt aussi pour moi un intérêt. Des formes qu’on pourrait appeler « organiques », qui se construisent naturellement à partir d’un élément générateur, ainsi que des formes en « mosaïques » sont aussi au centre de ma recherche. On pourrait y voir une inspiration proche de l’architecture organique d’un Frank Lloyd WRIGHT ou d’un Edmond LAY.

Je souhaite une musique sensible, faite de profondeur et de transcendance, une musique édifiante.

Xavier ARDOUREL

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Échos du concerto pour contrebasson par les créateurs·trices Gaêtan MANCHON chef d’orchestre et Nathacha FEUERLE bassoniste

Concerto pour contrebasson et orchestre d’harmonie « A porta gayola ».

Ce concerto met en avant les possibilités techniques d’un instrument peu connu, le plus grave de l’orchestre : le contrebasson. Souvent cantonné à la basse, voire doublant les parties de violoncelle et contrebasse, quelques compositeurs lui ont confié un rôle plus important (Ravel, Dukas, …), mais rarement plus de quelques mesures. Dans son Concerto pour contrebasson, Xavier ARDOUREL donne de la visibilité à l’instrument et montre que celui-ci peut être véloce.

Ici, l’enjeu était de faire dialoguer le soliste et l’orchestre d’harmonie, sans que celui-ci ne fasse disparaître le contrebasson dont les vibrations se noient dans la masse orchestrale. À ce titre, le compositeur a su parfaitement alterner les deux protagonistes (orchestre et soliste), grâce, entre autres, à une animalisation du contrebasson. En effet, ce dernier représente le Taureau dans une corrida à l’issue incertaine.

L’analogie avec la corrida est la clé de l’interprétation. L’équilibre des nuances doit être recherché en fonction de l’issue de la corrida, choisie par l’interprète, selon que le vainqueur est le torero ou le taureau.

La fin du concerto présente une difficulté d’équilibre car le contrebasson joue dans le registre suraigu. De ce fait, il est parfois couvert par l’orchestre. La mise à mort de l’animal est le scenario privilégié dans ce cas.

Lorsque Xavier m’a dit que ce Concerto pour contrebasson était inspiré de la tauromachie, j’étais un peu sceptique. C’est un milieu que je ne connais pas et le sujet de la souffrance animale me semblait lointain.

Le concerto ne fait pas l’apologie de la tauromachie. Le choix de l’issue du combat est laissé à l’appréciation de l’instrumentiste.

La création du concerto a eu lieu au CRR de Rennes avec l’orchestre des élèves de 2nd/3eme cycle (Harmonie Expert). Les instrumentistes ont apprécié de participer à la création d’une œuvre.

Nathacha FEUERLE

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Natacha FEUERLE & Xavier ARDOUREL lors de la création le 16 décembre 2023.

Répétition générale de l’ Orchestre Experts du CRR de Rennes, direction Gaëtan MANCHON, soliste Natacha FEUERLE, salle Le Blosne.