logo
Populate the side area with widgets, images, navigation links and whatever else comes to your mind.
Strömgatan 18, Stockholm, Sweden
(+46) 322.170.71
ouroffice@freestyle.com

Follow us

Vie quotidienne et rapports sociaux dans une petite ville de province – Michel BOZON

Vie quotidienne et rapports sociaux dans une petite ville de province – Michel BOZON

Vie quotidienne et rapports sociaux
Michel BOZON

BOZON, Michel. Vie quotidienne et rapports sociaux dans une petite ville de province.

La mise en scène des différences

Éditions : Presses Universitaires de Lyon
Date de publication : 1984
Nombre de pages : 302
ISBN 2-7297-0207-5

Commander → Vie quotidienne et rapports sociaux dans une petite ville de province – Michel BOZON

Présentation

L’ouvrage que nous présentons ici est déjà bien ancien. Cependant, nous le pensons assez inégalé dans son approche originale de l’anthropologie urbaine. Longtemps demeurées en marge de la recherche urbaine, traditionnellement tournée vers l’étude des métropoles, les villes petites ou moyennes ne connaissent d’intérêt que récemment.

Michel BOZON a concentré son travail de recherche sur la commune de Villefranche-sur-Saône (département du Rhône) entre 1975 et 1980. Son enquête s’est intéressée entre autres (à partir de la page 170) aux pratiques musicales dans un temps où le monde amateur se trouve confronté à la professionnalisation de l’enseignement musical incarnée par l’école de musique municipale agréée, l’ancêtres de l’actuel Conservatoire à Rayonnement Intercommunal.

Si l’étude eut le mérite d’attirer l’attention des chercheurs en sciences sociales de l’époque, elle fut largement ignorée des responsables associatifs départementaux, régionaux ou nationaux de l’époque (hors agglomération de Villefranche-sur-Saône). C’est sans doute fort dommage.

L’étude de Bozon fait apparaître quelques tendances que l’on retrouve dans un temps identique dans des très nombreuses villes moyennes. Le constat est clair, il établit le fameux « divorce » entre enseignement et pratique musicale, musique dominante et musique dominée. Les comparaisons d’origine sociale des musiciens entre batterie-fanfare, orchestre d’harmonie et orchestre symphonique montrent clairement que les classes populaires (paysannes ou ouvrières) étaient celles qui fournissaient les musiciens des harmonies et surtout des batteries-fanfares. La disparition de ces classes sociales et leur lent remplacement par une moyenne bourgeoisie au sein des écoles de musique sont une des explications du lent mais certain déclin des musiques d’amateurs.

Quarante ans ont passé depuis ces études, pourrait-on imaginer qu’une enquête contemporaine puisse compléter les premières conclusions, infirmer ou confirmer des tendances perçues alors, notamment sur les relations entre l’enseignement spécialisé et la pratique musicale, alors que des pratiques collectives ont été rendues obligatoires au sein des Conservatoires et que les Schémas départementaux avaient l’ambition de rebattre les cartes ces dernières décennies.

Nous laissons Jacques GUTWIRTH dire ce que le travaille de Bozon pouvait avoir de novateur dans les études anthropologiques françaises.

— Patrick PÉRONNET

« Avec cet ouvrage sur la sociabilité informelle et les associations à Villefranche-sur-Saône, Michel Bozon contribue à la diversification de l’anthropologie urbaine. Sans avoir l’ambition excessive de la monographie globalisante, il permet de saisir le fonctionnement d’une « petite ville » (30.339 hab. en 1975). Certes il s’agit d’une cité spécifique, « capitale » du Beaujolais, centre d’industries textiles, mais il est bon de rappeler qu’en 1975, 18% de la population française résidait dans des agglomérations de 10.000 à 100.000 habitants. […]

Un chapitre important est consacré aux associations musicales, actives et variées : fanfare, harmonie, orchestre symphonique, accordéons, etc. Le goût musical est largement tributaire du « capital culturel » et de l’appartenance sociale. Les pratiques musicales, ben différenciées, se servent mutuellement de référence et de repoussoir. Le domaine musical local est très hiérarchisé ; chaque groupe produit des signes extérieurs de reconnaissance par lesquels s’opère une théâtralisation de l’identité collective (rêvée ou revendiquée). L’importance accordée au costume des musiciens est significative à cet égard. Par leur rôle dans la vie publique, les sociétés de musique apparaissent comme les exemples extrêmes de la mise en scène des différences sociales et culturelles »⁽︎¹︎⁾︎.

⁽︎¹︎⁾︎ GUTWIRTH Jacques (CNRS) Compte-rendu, revue L’Homme, 1985 / n° 95, p. 177.

Résumé

Écrit par un ethnologue, ce livre présente l’univers social d’une petite ville de province, dans sa complexité et dans son originalité. La fréquence des rencontres et des contacts quotidiens entre les habitants contribue moins à les rapprocher qu’à réaffirmer les distances et les tensions, et à renforcer, de façon théâtrale parfois, l’appartenance sociale de chacun.

À travers l’observation de la ville ouvrière de Villefranche-sur-Saône, l’auteur suggère qu’une agglomération urbaine de taille réduite fournit des conditions locales favorables à l’émergence d’une culture populaire dans la vie quotidienne…

Une étude ethnologique sur la France d’aujourd’hui, qui se lit comme un roman de Balzac ou de Zola.

L'auteur

Anthropologue de formation, Michel BOZON est sociologue, directeur de recherche à l’Institut National d’Etudes Démographiques à Paris.

Avant d’entrer à l’INED, il a travaillé sur les formes, les lieux et les institutions de la sociabilité, ainsi que sur la construction de la masculinité, à partir de divers terrains et dans plusieurs cadres disciplinaires (anthropologie, histoire orale, sociologie).

Il a mené des recherches sur la conscription et le service militaire, sur la pratique de la chasse, sur la sociabilité et les rapports sociaux dans une petite ville ouvrière, ainsi que sur la sociologie des nouveaux villages périurbains.

À l’INED depuis 1983, il a dans un premier temps travaillé, à partir d’enquêtes quantitatives, sur la formation des couples et la famille, puis sur la sociabilité et les loisirs, et enfin sur le passage à l’âge adulte et la jeunesse.

Depuis le début des années 1990, ses recherches se sont orientées d’une part vers la sociologie de la sexualité, à partir d’enquêtes menées en France ou dans les pays latino-américains (notamment le Chili, le Brésil et le Mexique), et d’autre part vers l’étude des rapports de genre.