Tranchées-Palace : Création de Benoît DANTIN
Benoît DANTIN
L’Harmonie d’Heyrieux, en Isère, dirigée par Florent BONNETAIN, a proposé La Grande Marseillaise, un projet participatif, durant lequel une nouvelle œuvre de Benoît DANTIN (lauréat au dernier Concours International de Composition Coups de Vents 2018) fut créée.
Harmonie d’Heyrieux, chœur des habitants de la ville et récitants
Direction musicale : Florent BONNETAIN
Compositeur : Benoît DANTIN
Tranchées-Palace – oxymore utilisé par un soldat pour décrire son quotidien – met en scène des musiques populaires, des écritures contemporaines, des textes extraits de lettres de poilus. Les 350 interprètes ont donné naissance à cette pièce magistrale avec engagement et une grande musicalité. Parmi les récitants, Daniel ANGONIN (maire d’Heyrieux) a symboliquement lu les mots du télégramme du Ministère de l’Intérieur annonçant la fin de la guerre avant que ne retentisse l’Hymne à la joie de Beethoven chanté par le grand chœur et par le public. La pièce se présente alors comme un tableau de la guerre, du coup de tonnerre que fût l’assassinat de l’Archiduc François FERDINAND à Sarajevo en 1914 jusqu’aux espoirs de paix durable qu’a représenté la signature de l’Armistice le 11 novembre 1918.
L’œuvre fait appel à des mélodies connues comme La Madelon et l’Hymne à la joie de Beethoven, symbole de l’universalité et de l’idéal européen. Mais elle utilise aussi des techniques d’écriture plus contemporaines comme le jeu aléatoire, les rythmes irréguliers ou les clusters. La voix est très présente à travers la lecture d’extraits de lettres de poilus – cinq récitants sont nécessaires – et la participation d’un chœur gigantesque composé d’habitants d’Heyrieux et alentours.
« Tranchées-Palace déborde tous les cadres :
Celui de l’histoire : en commémorant la guerre, la musique renvoie à notre actualité.
Celui de l’esthétique : aux mélodies classiques et populaires se superposent des univers proches de ceux de Stravinski, de Debussy, mais aussi ceux plus contemporains de la musique atonale ou aléatoire, toujours au service de l’évocation d’un monde réel.
Celui enfin de la forme : l’orchestre et le chœur se fondent en un ensemble unique, jusqu’au public qui participe à la réalisation musicale.
À travers cette fusion des espaces, du temps, des fonctions, Tranchées-Palace se révèle comme une œuvre englobante et généreuse. » — Benoît DANTIN