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Voyage initiatique – Alexandre Kosmicki

Voyage initiatique – Alexandre Kosmicki

Voyage initiatique - Alexandre KOSMICKI
pour Orchestre d’harmonie
Alexandre Kosmicki

Né le 31 janvier 1978, Alexandre Kosmicki est titulaire de 4 premiers prix en harmonie, contrepoint, fugue et orchestration du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris ainsi que du prix de la ville de Paris en Analyse musicale. En 2005, il réussit le concours de chef de musique militaire, il est aujourd’hui à la tête de la Musique de la Marine nationale.

Outre sa carrière de Chef de musique militaire, Alexandre Kosmicki est également compositeur. Il est profondément attaché au répertoire des orchestres à vent et ses œuvres sont empreintes d’une esthétique française. En 2015, il reçoit une commande des éditions HAFABRA Music et écrit la Danse satanique. Cette œuvre est enregistrée par la prestigieuse Musique Royale des Guides Belges et connaît une très large diffusion lui permettant d’être reconnu comme l’un des compositeurs français recherché. Depuis, ses œuvres sont régulièrement imposées à des concours nationaux et internationaux. En 2020, la société des instruments de musique Adams lui commande une œuvre dans le cadre de son cinquantième anniversaire. Cette œuvre, Nitescence crépusculaire, est aussitôt imposée au World Music Contest à Kerkrade en 2022 et le place incontestablement comme l’un des compositeurs majeurs pour orchestre à vent. Mouvements frénétiques, autre œuvre d’importance, fut sélectionnée comme pièce imposée au concours européen de l’ECWO en 2023.

Présentation - Voyage initiatique

Voyage initiatique a été édité en 2020. D’une durée de 14’, la pièce est une commande de l’orchestre d’harmonie Saint Agnès de Bunde (dans la province du Limbourg néerlandais aux Pays-Bas) pour son centenaire. Elle est aussi dédiée à Jacques Claessens, le chef de l’orchestre de Saint-Agnès depuis 1979.

Nous connaissons les pièces emblématiques qu’Alexandre Kosmicki (né en 1978) a offert à l’orchestre d’harmonie ( Danse sataniqueFantasmagorieImpressions furtivesLes maîtres sorciersMouvements frénétiquesNitescence crépusculaireParfum de découvertesSarcasmes pour clarinette en mi bémol et orchestre – TurbulencesVoyage initiatique). Sans doute cette dernière pièce est-elle restée jusqu’à présent trop discrète et nous souhaitons lui donner ici un éclairage mérité.

L’introduction initiale fait usage de timbres chauds (bugle, saxophone) menant vers une gentille valse un rien nostalgique (à 27) avec de sympathiques rebonds aux timbales. C’est quelque chose de léger, d’insouciant qui est assez rare dans les compositions récentes d’Alexandre Kosmicki. Mais c’est un faux nez pour mieux surprendre l’auditeur. Le réveil se fait avec une courte transition (de 84 à 92) des tutti d’orchestre (à 92) où la netteté des attaques par les cuivres clairs joue avec les couleurs de l’orchestre dans une marche harmonique. Ces vagues de sons sont soulignées par des crescendos et nuances mezzo subito, dans une même dynamique, comme un discours, un parcours qui cherche son issue, à l’image d’Ulysse qui espère son retour à Ithaque dans les tourmentes méditerranéennes. Heureusement la ligne mélodique annoncée par les basses (à 114) adoucit et rassure comme une voix paternelle. Puis vient une sorte de marche rythmique inexorable qui ne trouve apaisement que dans un fort ritendo ouvrant un lento, sorte de pivot central de l’œuvre (à 194). Le chant un rien nostalgique du hautbois, de la flûte, puis celui de la clarinette jouent la réminiscence d’un temps qui semble révolu et apportent un apaisement quasi religieux. La litanie du cor anglais (à 218) tourne sur elle-même avec un goût d’achèvement d’un temps ancien, inquiet, qui apparaît comme un faux final.

La rythmique latino-jazz revient (à 239) avec une sorte de citation du West Side Story de Bernstein aux trompettes, un combat entre Jets & Sharks. Mais c’est encore une fausse piste. L’orchestre cherche sa propre personnalité (comme tout voyage intérieur en quête d’expériences nouvelles) quitte à se perdre dans une musique festive un rien clinquante très rythmée (comme toute fête) qui se construit et se déconstruit, usant d’un ostinato rythmique brillant (à 265). Le xylophone devient le chronomètre d’un temps qui file dans la légèreté et l’insouciance, égayé par le chant de la flûte (à 334). L’apaisement du hautbois réintroduit la mélodie dans ce marasme rythmique revenant à son ostinato latino-jazz. Très brillant, le final se veut bouillonnant et volubile pour entraîner l’auditeur dans une fête, une exaltation, une exsudation, une sorte d’ivresse qui laisse pantelant.

Sans parler de musique autobiographique (ce que laisserait penser le titre de l’œuvre) une fois encore Alexandre Kosmicki, avec son grand savoir musical, sa capacité à user de couleurs imaginatives et son discours qui ne se répète pas, nous entraîne sans doute dans un parcours de vie avec ses doutes, ses abandons, sa nostalgie et se sert de la musique comme d’un antidote aux inquiétudes et vicissitudes humaines.

Focus présenté par Patrick PÉRONNET – 27 mai 2024

Voyage initiatique par le Luxembourg Military Band, direction Jean-Claude Braun.

Partition
Pour : Orchestre d’Harmonie
Durée : 14 min
Niveau : 5
Éditions : HAFABRA – Louis Martinus

Extraits du conducteur