Pour une approche historique comparée des musiques militaires – Didier FRANCFORT
Didier FRANCFORT
FRANCFORT, Didier. Pour une approche historique comparée des musiques militaires.
Éditions : Presses de Sciences Po (Vingtième Siècle, Revue d’Histoire. Vo.85, №︎1)
Date de publication : 2005
Nombre de pages : 17
ISBN 2724630025
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S’aventurer dans le comparatisme pour un sujet aussi vaste que la musique militaire n’est pas la moindre gageure que relève avec brio Didier FRANCFORT.
Auteur d’un remarquable ouvrage en 2004 Le Chant des nations, Musiques et Cultures en Europe, 1870-1914, Didier FRANCFORT éclaire un des champs de son travail pour cette période : la musique militaire. Mais l’ouverture chronologique sur le XXe siècle, appuyé par de nombreux exemples sur les parcours de musiciens, fait émerger un comparatif sur une période encore peu exploitée en musicologie. Ce second XXe siècle qui pourrait s’inscrire dans deux bornes chronologiques, la fin de la Seconde guerre mondiale(1945) et la chute de l’URSS et du bloc de l’Est (1990), est encore bien frais pour que l’Historien prenne le risque de s’en emparer. Et pourtant la matière réunie par Didier FRANCFORT est abondante. Elle dit, sur un sujet aussi « réservé » que la musique militaire, tous les possibles d’études plus poussées que ce soit en Europe ou au niveau Occidental (comprenant le continent américain et l’Océanie).
L’enjeu est passionnant pour qui souhaite recentrer aujourd’hui le présent des musiques militaires ou des musiques « en tenue » (intégrant les musiques du Ministère de l’Intérieur) en France. La question est d’autant plus importante qu’elle renvoie à l’identité contemporaine des musiques militaires, leur rôle constaté ou désiré, les freins internes aux institutions et les possibles des répertoires.
Nous aimons particulièrement une idée qui traverse le travail de Didier FRANCFORT et que nous citons en guise de conclusion : « Il serait surprenant et paradoxal qu’alors que bien des historiens insistent sur la porosité de la séparation, dans les sociétés contemporaines, entre état de guerre et état de paix, on cherche à tout prix à maintenir une différence stricte entre musique militaire et musique civile. Le concept même de musique militaire doit être remis en cause. »
— Patrick PÉRONNET
Les musiques militaires ont souvent mauvaise réputation. Les antimilitaristes de tous poils et les défenseurs de la bonne musique les ont souvent vouées aux gémonies. Si l’auteur ne cherche pas ici à les réhabiliter, il entend les évaluer à leur juste mesure.
Quelle place détiennent les musiques militaires dans le champ musical ? Quels sont leurs liens avec d’autres types de musiques et comment s’opèrent les transferts musicaux ? Comment comprendre aussi l’usage que les musiciens font du passé musical et de l’histoire nationale ?
L’approche se veut résolument historique. Elle insiste sur les usages politiques et sociaux des musiques militaires, au moins aussi importants que les musiques elles-mêmes. Et elle s’intéresse autant à la production comme appropriation (qui ne néglige pas les parodies et les citations plus ou moins dérisoires) qu’à la réception de la musique.
Didier FRANCFORT est historien.
Après s’être intéressé, sous la direction de Maurice AGULHON, à l’histoire de la sociabilité, à l’immigration italienne en Lorraine et à l’histoire d’Italie contemporaine, il a orienté ses travaux vers l’histoire culturelle comparée européenne, en particulier à la place de la musique dans les constructions d’identités nationales ou supranationales.
Didier FRANCFORT est le directeur de l’Institut d’Histoire Culturelle Européenne – Bronisław Geremek. Co-directeur du CERCLE (Centre de Recherches sur les Cultures et Littératures Européennes), il est professeur d’Histoire Contemporaine à l’Université Lorraine – Nancy Université.