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Mouvement contraire, Souvenirs d’un musicien – Désiré-Émile INGHELBRECHT

Mouvement contraire, Souvenirs d’un musicien – Désiré-Émile INGHELBRECHT

Mouvement contraire, Souvenirs d’un musicien
Désiré-Émile INGHELBRECHT

INGHELBRECHT, Désiré-Émile. Mouvement contraire, Souvenirs d’un musicien.

Éditions : Les Belles Lettres, La Coopérative
Date de publication : 2019
Nombre de pages : 320
ISBN 979-10-95066-26-2

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Présentation

Nous n’avons pas l’habitude, dans cette rubrique bibliographique propre aux ensembles d’instruments à vent d’évoquer la carrière et les souvenirs d’un musicien éloigné de notre centre d’intérêt. Mais il serait bien injuste et vain de vouloir ignorer la personnalité de Désiré-Émile INGHELBRECHT (1880-1965) dans une période transitoire difficile pour la musique française entre 1913 et 1965. Traversant deux conflits mondiaux, jamais sa volonté et son action musicale ne furent entamées. La personnalité d’Inghelbrecht a fait naître de nombreuses amitiés et est entourée d’un formidable respect. Né d’un père belge et d’une mère anglaise, il est l’incarnation d’un cosmopolitisme européen. Élève du Conservatoire de Paris c’est à force de travail et de volonté qu’il prit la direction musicale du Théâtre des Champs-Élysées à sa fondation en 1913. Il crée l’association chorale de Paris (1912) et dirige les Ballets suédois de Rolf de Maré (1919-1922) puis l’orchestre de l’Opéra-Comique, chef permanent des Concerts Pasdeloup (1928-1932) et directeur musical de l’Opéra d’Alger (1929-1930). Il conçoit l’idée d’un Orchestre national de la radiodiffusion en 1934, devenu aujourd’hui l’Orchestre national de France.

Pour les plus assidus de l’orchestre d’harmonie, on se rappellera qu’il fut l’auteur de quelques pièces pour l’ensemble à vent. Il est l’auteur de Quatre Fanfares publiées en 1932 dans le fond Senard des éditions Salabert. D’après Michel SCHMITT, il serait l’auteur de quelques autres compositions originales dont une Fanfare pour le président et une Suite inédites⁽︎¹︎⁾︎ . Il a surtout composé en 1948 Chansons de France également dénommée Ouverture sur des thèmes populaires français. Cette partition originale est en dépôt dans la partothèque de la Musique des Gardiens de la Paix de Paris. Sous une forme élaborée, Inghelbrecht reprend quelques refrains traditionnels : Malbrough s’en va-t-en guerre, Auprès de ma blonde, Cadet Roussel, Noël languedocien ou encore un Ça ira et une longue citation de Chagrin d’amour. Une partition délicate mais plaisante qu’un public non initié accueille toujours avec plaisir.

Figure majeure du microcosme musical parisien de la première moitié du XXe siècle, Inghelbrecht nous raconte avec une plume vive et alerte l’aventure d’une vie consacrée à la musique. Il nous parle du métier, de la place de la culture, de l’état, des directeurs de théâtre, de la politique éditoriale des firmes discographiques, du mécénat, de la passion des uns et du mercantilisme des autres. Et la question qui aujourd’hui nous vient aussitôt à l’esprit est : cela a-t-il vraiment changé ? À la lecture de l’ouvrage, on essaie d’imaginer l’effervescence et la transparence des musiques qu’il défend. Car ce récit retrace admirablement, avec précision, ce que fut le fonctionnement d’une épopée où les compositeurs contemporains étaient défendus. Il nous montre, point par point, que la création faisait encore partie des prérogatives essentielles du pays, où la danse et la poésie n’étaient pas en reste. Compositeur trop oublié, Désiré-Emile INGHELBRECHT fut un infatigable défenseur de la musique française ; il donna ainsi les créations de nombreuses œuvres dont La Marche écossaise (1913) et la Boîte à Joujoux (1919) de son ami Debussy ou les Mariés de la Tour Eiffel, partition collective du Groupe des Six. Mais le musicien était aussi un auteur prolifique rédacteur de plusieurs ouvrages majeurs sur l’art de l’interprétation comme le “Comment on ne doit pas interpréter Carmen, Faust, Pelléas” qui reste une source à connaître par les jeunes interprètes.

— Patrick PÉRONNET

⁽︎¹︎⁾︎ SCHMITT Michel, Dictionnaire des compositeurs francophones pour orchestres à vent, Robert Martin, 2002, p. 168-169.

Résumé

Désiré-Émile INGHELBRECHT (1880-1965) fut le plus grand chef d’orchestre français de sa génération. Nous rééditons aujourd’hui ses mémoires, publiés en 1947 et depuis longtemps introuvables, qui sont non seulement un document de premier plan sur la vie artistique en France durant la première moitié du vingtième siècle, mais un texte d’une grande qualité d’écriture et d’un très haut niveau de réflexion. Le titre, Mouvement contraire, en désigne d’emblée l’originalité formelle : le musicien raconte sa vie à rebours, en partant du présent et en remontant vers sa jeunesse.

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, celle-ci lui apparaît comme ayant coïncidé avec un âge d’or de la musique française. Ami intime de Claude DEBUSSY, familier d’autres grands compositeurs comme Maurice RAVEL, Inghelbrecht offre un témoignage humain essentiel sur cette période où sa carrière le conduisit à participer à la renaissance de la salle Pleyel, à l’aventure du Théâtre des Champs Elysées (il fut le premier titulaire du pupitre à l’ouverture de celui-ci en 1913), aux vicissitudes de l’Opéra-Comique, au renouveau ou à la création de grands orchestres français (c’est à Inghelbrecht qu’est par exemple due la fondation de l’orchestre de la radiodiffusion française, aujourd’hui Orchestre National de France). Toutes ces institutions, tous ces lieux encore aujourd’hui bien vivants ont été marqués par son action. C’est un pan essentiel de leur histoire que ces mémoires nous restituent. La vie personnelle d’Inghelbrecht a aussi fait de lui le témoin privilégié de toute la vie artistique de son temps : il fut notamment le gendre du grand peintre et affichiste Steinlen (1859-1923, universellement connu comme le peintre des chats), et l’époux de la danseuse-étoile et chorégraphe suédoise Carina Ari (1897-1970).

Les mémoires d’Inghelbrecht révèlent un véritable écrivain plein d’humour, capable de brosser des portraits tour à tour tendres ou cruels des différents acteurs de la vie culturelle de son temps, ainsi que de certains responsables politiques qu’il a côtoyés. Mais avant tout, en homme désireux de transmettre aux futurs musiciens et aux mélomanes l’essentiel de son expérience, le grand musicien a fait de son livre une leçon d’énergie et d’intégrité artistique qui n’a rien perdu de son actualité. Ce volume est accompagné d’un ensemble de documents iconographiques donnant à voir les principaux personnages du récit, permettant ainsi au lecteur de goûter la saveur d’une époque disparue, mais pleine encore d’enseignements pour aujourd’hui.