Les 140 ans de l’Orchestre d’Harmonie Cæcilia – Michel SCHMITT
Michel SCHMITT
SCHMITT, Michel. Les 140 ans de l’Orchestre d’Harmonie Caecilia, la musique à la Robertsau.
Éditions : Bastian Editions
Date de publication : 2021
Nombre de pages : 366
ISBN 979-10-90851-40-5
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Michel SCHMITT n’est pas un inconnu pour les passionnés des ensembles à vent. En 2002, il publie chez Robert Martin, un Dictionnaire des compositeurs francophones pour orchestres à vent, colossal travail de recherche. Avec Les 140 ans de l’Orchestre d’Harmonie Cæcilia Strasbourg-Robertsau, Michel SCHMITT poursuit une aventure ambitieuse visant à honorer la musique en Alsace⁽︎¹︎⁾︎.
Incontestablement la région alsacienne fait partie de ces “terres d’harmonie” et l’on y constate hier comme aujourd’hui une pratique musicale qui unit quantité de formations instrumentales et de nombreux orchestre d’harmonie de tout premier plan. C’est le cas de l’Orchestre d’Harmonie Cæcilia de Strasbourg – la Robertsau.
Le propos de Michel SCHMITT est d’éclairer, dans une monographie fort bien documentée, les particularismes d’un orchestre d’harmonie dans la banlieue de Strasbourg (Orchestre d’Harmonie Cæcilia de la Robertsau – OHCR) en le contextualisant dans la géographie et l’histoire de la région strasbourgeoise. Les pages consacrées à l’orchestre contemporain relèvent d’un sentiment local d’appartenance honorable, mais notre intérêt s’est particulièrement porté sur la période de fondation (1880) à l’après Seconde Guerre mondiale.
Issu du moule orphéonique et des pratiques du chant choral, le mouvement des fanfares s’est particulièrement bien implanté dans le Nord et l’Est de la France avant 1870. La naissance de l’OHCR issu de fusions d’association plus anciennes se fait aux temps de l’Empire allemand. Sur ses 65 premières années d’existence, l’OHCR suivra l’Histoire de l’Alsace-Moselle alternant quatre fois de « nationalité » entre appartenance à l’Empire allemand, à la Troisième République française, au Troisième Reich et au retour à la France. Sans doute, la grande force de cette région fut d’être restée elle-même, cultivant traditions et particularismes.
Il paraît évident qu’entre interdictions et autorisations des diverses autorités, l’Histoire a marqué ce genre d’institution et tout le mérite de Michel SCHMITT est de nous livrer un aperçu de ce que la permanence de la musique put être comme acte de résistance face à une germanisation forcée. Il est intéressant de rappeler ici qu’après les événements de 1870-1871, les sociétés instrumentales du Haut-Rhin ou de la Haute-Alsace ouvrirent un concours en 1885, et qu’en 1891 c’est le Bas-Rhin ou Basse-Alsace qui organise le sien. Surtout, le 8 novembre 1903 fut créée l’Association des sociétés instrumentales d’Alsace-Lorraine, fédération qui compte vers 1910 plus de 50 harmonies et fanfares⁽︎²︎⁾︎ et qui est l’ancêtre de la Fédération des Sociétés Musicales d’Alsace.
— Patrick PÉRONNET
¹︎⁾︎ Un premier ouvrage de Michel Schmitt a inauguré cette collection Les 120 ans de l’Orchestre symphonique La Philharmonie (Bastian éditions, 2019) et d’autres ouvrages sont attendus.
⁽︎²︎⁾︎ Lire à ce sujet « Harmonies d’Alsace-Lorraine » dans MARECHAL Henri et PARÈS Gabriel, Monographie universelle de l’Orphéon, sociétés xchorales, harmonies et fanfares, Paris, Delagrave s.d. [1910], p. 238-240.
Dans cet ouvrage qui retrace l’historique de l’Harmonie Cæcilia de la Robertsau, l’auteur introduit son récit par une passionnante étude de la vie culturelle et sociale de ce quartier strasbourgeois. Les événements politico-culturels, la pratique et l’activité musicale témoignent de l’intense vie artistique que connaît le faubourg des maraîchers dès les premières années du XIXe siècle.
L’auteur met en lumière les générations de femmes et d’hommes qui y ont contribué inlassablement et qui continuent de porter la formidable dynamique installée il y a plus d’un siècle.
Strasbourgeois de naissance, Michel SCHMITT a effectué une grande partie de ses études musicales à Paris. Diplômé en Histoire de la Musique, ancien élève de la Schola Cantorum, de l’École Normale de Musique et de l’École de batterie Dante Agostini. Musicien d’orchestre durant près d’une quinzaine d’années, puis directeur de l’école de musique de Strasbourg Hautepierre et de l’école municipale de musique d’Ostwald.
Très impliqué dans la vie citoyenne il a exercé, durant douze ans (1989-2001) des fonctions électives dans sa ville natale comme Adjoint au Maire de Strasbourg et Vice-président de la Communauté urbaine.
Il fut aussi président de l’Orchestre d’Harmonie de Strasbourg et vice-président de la Fédération des Sociétés de Musique d’Alsace et de l’Union départementale du Bas-Rhin.
Aujourd’hui, il se consacre à sa passion, l’histoire musicale de sa ville natale.